Fin 2015, 104 pays avaient aboli en droit la peine de mort pour tous les crimes – soit plus de la moitié des deux cents États et territoires, au sens large du terme, que comprend à peu près la planète. Parmi ces pays, 61 l’ont abolie dans les années 1990 et 2000, donnant naissance à ce que nous estimons être à présent une tendance mondiale à l’abolition universelle de la peine capitale. Pendant la seule année 2015, quatre pays ont promulgué des lois abolissant complètement la peine de mort (Suriname, Fidji, Madagascar, République du Congo) et un cinquième État (la Mongolie) l’a proscrite pour honorer un engagement pris dans le cadre d’un traité international. Même dans les pays conservant la peine de mort dans leurs statuts, la peine capitale est rare : quarante-neuf États rétentionnistes n’ont pratiqué aucune exécution pendant au moins les dix dernières années. L’utilisation de la peine capitale est de plus en plus confinée à un nombre restreint de pays qui exécutent à grande échelle. Amnesty International a recensé les exécutions qui ont eu lieu dans vingt-cinq pays en 2015. 89 % de toutes les exécutions, Chine non comprise, sont imputables à trois pays : l’Iran, le Pakistan et l’Arabie saoudite. Si de grandes avancées ont été enregistrées en vue de l’abolition universelle de la peine capitale, il convient de ne pas oublier que, chaque année, des milliers de personnes sont exécutées, nombre d’entre elles suite à des procédures judiciaires ne se conformant pas aux normes en matière de procès équitable. Selon les statistiques d’Amnesty International, il y avait plus de vingt mille condamnés à mort dans le monde fin 2015.
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Peine de mort: les sentiers de l’abolitionTélécharger le PDF
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